Une centaine de personnes ayant contracté un prêt immobilier en francs suisses ont porté plainte ces derniers mois contre Helvet Immo (filiale de BNP Paribas), estimant avoir été mal informées sur les risques de change liés à ce type d'emprunt. Suite à la crise de l'euro et la très forte appréciation du franc suisse (+ 30 %), ces particuliers se retrouvent dans une situation difficile : leurs mensualités explosent, certains devant même rembourser un capital restant dû plus important que le jour de l'emprunt. Dans ce contexte, l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP) vient de publier des recommandations visant à améliorer l'encadrement des prêts en devises suisses qui représentent un encours de 10 milliards d'euros.
Premièrement, la publicité ne doit pas sous-estimer le risque de change et doit présenter, de manière équilibrée, les avantages et les inconvénients du prêt. « Nous avons consulté des supports commerciaux très intéressants, explique Fabrice Pesin, secrétaire générale adjoint de l'ACP. L'accent est bien trop mis sur des pseudo avantages, oubliant les risques associés. » L'Autorité de contrôle demande à ce que la publicité « veille à ne pas laisser entendre que le prêt comportant un risque de change améliore la situation financière ou le budget de l'emprunteur ou permet un gain financier par rapport à un prêt ne présentant pas un tel risque ».
Deuxième recommandation : les employés qui proposent des prêts en francs suisses doivent comprendre les risques liés à ces produits complexes et être capables de les expliquer clairement à l'emprunteur. « Plus le prêt est sophistiqué, plus le professionnel qui le vend doit être compétent », insiste Fabrice Pesin. Et de préciser que le professionnel doit « faire prendre conscience du risque au client ».
Pour cela, l'ACP recommande que l'employé proposant ce type d'emprunt remette au client un document distinct expliquant clairement le risque de change. Surtout, l'ACP demande que soient réalisées des simulations décrivant les impacts sur les mensualités, la durée du prêt, les intérêts à la charge de l'emprunteur et le capital restant à rembourser en appliquant une variation défavorable du taux de change de 10 et 20 % par rapport à celui constaté le jour de la proposition.
Enfin, l'emprunteur devra se voir adresser une fois par an un document récapitulant le capital restant à rembourser, la durée résiduelle du prêt ainsi que le taux de change au jour de l'envoi. Cette lettre d'information annuelle comparera ces informations à ce qu'elles étaient au jour de signature de l'offre.